Les farces urbaines sont une série d’installations dans la ville d’Annecy du mois de janvier au mois de juillet 2005.
Aucune programmation ni aucune autorisation. Pas de publicité.
Il s’agit plutôt de provoquer une secousse mentale chez les passants des rues concernées et obtenir un instant de doute, laissant ainsi les conceptions établies et les certitudes de côté.
C’est cet «instant» qui importe plus que les outils de l’oeuvre et c’est pourquoi, j’ai choisi d’interwiever les commerçants riverains sur leurs ressentis après démontage de l’installation.
J’ai donc décidé de proposer au public de vivre des sensations telles que la surprise, l’impuissance, l’incompréhension.
Pour cela, j’utilise des « signaux » installés en ville et dont le sens n’est et ne sera jamais expliqué.
Le questionnement provoqué par une chose qu’on ne peut identifier, cataloguer, classifier, pour laquelle on ne possède pas de référence ni la trace de quelque chose de similaire est un questionnement fondamental.
Il impose l’usage de l’imagination, la créativité et invite à l’expérimentation.
Et je pense que c’est un bon entraînement pour que nos sociétés s’engagent vers d’autres organisations structurelles !
La rue Filaterie – jeudi 20 janvier 2005
Le « signal » est un accrochage de pelotes de laines. Une sur chaque piler d’arcade de la rue.
L’accrochage est réalisé la veille, autour de minuit…
Le lendemain, nous sommes sur les lieux vers 9h30. La rue est très commerçante et composée principalement d’échoppes d’alimentation qui sont déjà toutes ouvertes.
Il ne reste aucune pelote et j’interroge aussitôt la marchande de primeurs.
Elle sourit en m’expliquant ce qu’elle a vu puis semble même un peu gênée au moment de dire « des pelotes de laine accrochées aux piliers »…
La crainte d’être prise pour une folle ?
Nous apprenons malgré tout que c’est « la dame de la boucherie » qui a décroché les pelotes très tôt ce matin.
Nous décidons de réaliser une prise de son pour chaque version des différents commerçants ainsi qu’une photo de la boutique, en nous faisant passer pour des journalistes.
La rue Vaugelas – juin 2005
Le signal est un petit tas de sable d’environ 15 cm de haut et disposé sur le trottoir tout les dix mêtres.
Installations réalisées avec le plasticien Philippe Astorg.